Le Nord de Madagascar une région à part

Longtemps resté isolé du reste du pays à cause du manque d’infrastructures routières, le nord de Madagascar demeure en grande partie méconnu des voyagistes étrangers et du grand public. Aujourd’hui pourtant, la rénovation de la RN 6 qui relie cette partie de l’île à la Capitale est pratiquement achevée et rend désormais facilement accessible en voiture cette partie du pays. D’autre part, plusieurs vols régionaux en provenance des îles de la Réunion et de Mayotte, ainsi que des vols directs depuis l’Europe (Milan ou Paris) ouvrent de nouvelles perspectives pour la région nord qui est devenue la deuxième zone pourvoyeuse de touristes à Madagascar, avec Nosy Be comme première destination balnéaire et pôle d’attraction touristique.

L’extrême Nord de Madagascar est sans conteste la région la plus riche de la Grande Ile, tant d’un point de vue naturel que d’un point de vue humain. Elle abrite les derniers sanctuaires de la forêt primaire et constitue le terroir idéal pour toutes les cultures tropicales. Son littoral a de tout temps constitué un abris naturel pour les navigateurs avec d’innombrables criques et baies aux plages de sable fin. Cette richesse naturelle n’a d’égale que la diversité des origines de sa population, formidable kaléidoscope ethnique etculturel.

Du Cap d’Ambre à la « côte des îles vierges » autour de Nosy Be, ancien comptoir musulman tourné vers l’Orient, les visages métissés témoignent des vagues de migrations successives venus d’Afrique orientale, du Yemen, d’Indonésie, d’Inde ou d’Europe. Chef‐lieu de province, Diego Suarez a gardé l’usage de son nom à l’accent lusophone et dévoile nonchalamment son architecture coloniale au charme désuet, où les maisons créoles aux façades colorées côtoient les minarets des mosquées. C’est ici aussi que des paysages hors du commun se sont façonnés au fil du temps. Les Tsingy de l’Ankarana, relief karstique sculpté par les intempéries, la luxuriante forêt primaire de la Montagne d’Ambre, ou le littoral sauvage et ses chapelets d’îles bordées de plages paradisiaques. Autant de sites enchanteurs peuplés d’une faune et d’une flore endémiques qui font du nord de Madagascar un véritable laboratoire de l’évolution.